« Bonjour, Alexander. Tu ne me connais pas, mais je te connais. Je veux que tu joues à un jeu. Mon jeu. Tu as tout à y gagner. La seule chose que tu as à y perdre, c’est peut-être la vie. Mais peut-on dire que tu vis ? Chaque jour, depuis le début de ta misérable existence, tu te morfonds, apeuré. La dépression est ton quotidien, sans que tu parviennes à réaliser que bien d’autres sont plus mal lotis que toi. Tu ne sais que te plaindre, vivre aux crochets des autres, et ronger leur bienveillance jusqu’à la moelle. Combien de tes proches as-tu désespéré, au point qu’eux-mêmes en viennent à ne plus arriver à vivre ? Tu es ce que l’on pourrait appeler un parasite, Alexander, perpétuellement enfermé dans ce que tu croyais être l’obscurité. Mais aujourd’hui, tu as le choix. Vois-tu ce compte à rebours ? Lorsqu’il sera parvenu à sa fin, ton temps sera écoulé, et jamais tu ne pourras sortir d’ici. Sache que tu n’es pas seul, et que tous sont dans ton cas. Trouve les autres avant la fin du temps imparti, et prouve-moi. Prouve-moi que tu veux vivre, et que tu mérites de continuer ; que tu es capable de le faire sans personne, et de savourer ce qui te reste de ta misérable existence. Tu as toujours cru vivre dans le noir, et c’est maintenant que c’est le cas, n’oublie pas : une fois le compteur arrivé à 00:00, ton temps sera écoulé. Et jamais tu ne sortiras d’ici. Vivre ou mourir. Fais ton choix. »

Je ne peux pas m’en empêcher. Et je crie. Non. Non. C’est impossible. Ça ne peut pas être moi. Ce n’est pas mon tour. NON.

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Harris déglutit difficilement, faisant des petits signes difficilement compréhensibles. Incompréhensibles même, pour ceux qui ne connaissaient pas cette affaire, et l’existence de cette marque. La jeune femme pâlit à vue d’œil. Mais, lentement, elle remonta la manche de sa chemise, tremblante comme une feuille. Et elle y était. Cette petite pièce de puzzle, que le Tueur tatouait à tous les survivants. Sa marque de fabrique, qu’il arrachait dans la peau des morts, et gravait sur celle des vivants.

Voilà une affaire qui piétinait, depuis trop longtemps déjà. Mais comment l’attraper ? Jamais on n’avait connu un kidnappeur plus organisé, et plus méticuleux. La police commençait à le soupçonner d’être en réalité aidé, et accompagné. Mais les preuves manquaient terriblement. Il ne laissait jamais rien derrière lui. Impossible de l’attraper.

Les gens continuerait à disparaître, Harris le pressentait. Le Tueur les armerait encore, leur donnerait d’autres règles du jeu, et les laisserait s’entretuer. Si les consignes étaient respectées, il pourrait y avoir un survivant, ou plusieurs, fonction de ce qu’il avait imposé. Dans le cas échéant, tous périraient. À en devenir fou.

« Une… Dernière question. » Il déglutit. « Comment saviez-vous qu’il respecterait les règles ? Enfin, qu’il vous relâcherait ? »

Elle fouilla son regard brun, quelques instants. Un mince sourire passa sur ses lèvres. Harris se sentit mal. Il se força cependant à rester assis. Et à la regarder.

« Parce qu’il tient toujours ses promesses. »

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